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Bouton d'Or (et pas d'argent)
20 avril 2014

POST ÉRUPTION

Dans ma tête ce fut longtemps un magma de pensées désorganisées. Maintenant que l'éruption a eu lieu, je suis en mesure d'observer et de regarder d'un peu plus haut les dégâts causés par les cendres et les coulées de lave ardente. 

J'ai voulu jouer, et j'ai perdu. Les jeux proposés par la vie sont bien souvent dangereux. Je ne sais pas pourquoi certains prennent le risque de jouer ; mais ils le prennent. Peut être justement parce qu'ils sont en vie. La vie en elle même est un risque terrible. Qui doit valoir le coup quand on en a compris les règles ou appris à tricher. 

Les opportunités sont brèves et non reproductibles. 

J'ai été de celles qui prennent le risque. En l'occurence celui d'essayer de te rencontrer. 

Peut être désormais je pourrais dire que c'était une erreur. Peut être que je le regrette. 

Cette histoire fut brève et bien peu de chose en définitive. Je n'ai compris que plus tard le divertissement et l'excitation de l'interdit qu'elle représentait. Car tu n'as jamais aimé ce que j'étais mais seulement cette représentation. 

L'emprise que tu as eu sur moi était forte. Cette histoire m'a fait terriblement de mal. Et je ne puis dire si j'en souffre encore. J'y pense, ça c'est certain. Et quand j'y pense j'éprouve toute une panoplie d'émotions contradictoires et douloureuses. De la colère beaucoup, de l'amertume souvent, du dégout parfois, du mépris un peu, de la tristesse tout le temps Une profonde et béante tristesse. Je suis en réalité bien plus triste qu'en colère. 

On ne rentre pas dans le coeur des autres comme une tornade. On ne manipule pas les sentiments comme les touches d'un piano. Cette partition fut une cacophonie sans titre. J'ai toujours aimé les morceaux intenses et vibrants aux rythmes imposants mais derrière lesquels se cachent toujours une mélodie libératrice. Tout ce dont j'ai eu droit c'est un accordéon ivre.

Alors je suis en train de revoir ce que je pensais appeler amour. Assurément ce que j'ai vécu n'en était pas. Trop lourd et trop dévastateur pour être de l'amour. Je me suis bien trompée.

C'était une passion et, comme toutes les passions, c'était de l'égoïsme. Aucun de nous deux n'a vraiment aimé l'autre et chacun s'y voyait en miroir. Voilà ce qu'on a aimé. Se mirer, s'admirer. C'était donc une rencontre de deux narcissismes. 

Se faire rejeter de soi même est la pire des insultes. 

Je ne sais ce qu'il reste de nous deux ensemble. Le terme "nous" est d'ailleurs bien inadapté. Nous n'a jamais existé. Nous n'a même jamais été une ébauche. 

Qui es tu et que m'as tu voulu ? 

C'est dur de se rendre compte que ce qu'on a cru si fort n'était qu'une image de poussière. 

L'espoir est un chien et il pousse au précipice. 

Continuer m'apparaît empli de vanité. Au feu ma sensibilité, au feu mes états d'âme, au feu mon sentimentalisme de comptoir. 

Il n'empêche que j'ose croire que celui que je n'ai pas connu est un homme bien, plein de vie et de désirs qui ne demandent qu'à être accueillis et exprimés, plein d'humanité et de qualités à partager. 

Le metteur en scène de notre vie ce ne sont ni nos parents ni notre hiérarchie. C'est nous même. 

Je souhaite pouvoir ressentir de la tendresse, de la bienveillance et de l'amitié pour lui, cette part cachée de toi, car j'en ai à donner. J'aurais vraiment aimé pouvoir te rencontrer et que tu puisses en faire autant.

Au détour d'un chemin chaque rencontre est une surprise.

Je pardonne tout.

Bon reste de ta vie. Ce qui a eu lieu avant ce point final se termine avec lui.  

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