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Bouton d'Or (et pas d'argent)

1 février 2013

QUITTER LA TERRE

Quelques part, en quelque année du XXIème siècle... Encore quelques bouffées d'air ; mais si peu. Les forces me quittent, petit à petit. Je n'espérais pas une fin plus douce. J'ai réussi à atteindre la lune, après un voyage long et pénible de...
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5 juillet 2014

POURTANT

Avant lui, elle se croyait immortelle et intemporelle. Elle se prenait pour un ange, un être asexué et sans désir charnel.

Elle rêvait de pureté et de beauté divine.

Le monde n'était que mysticisme. 

Le sacrifice et l'abnégation ne lui faisaient pas peur dans sa réalité aérienne et sa légèreté souveraine. 

Un corps comme une plume, elle n'était pas des nôtres, et ne prenait guère de place. 

Pourtant. De cette céleste présence, de cette évanescence, personne n'a jamais pensé à y lire du délire. 

Sa maturité et sa différence, à la fois intriguaient, fascinaient et effrayaient. Appelaient respect et convoquaient mystère.

Pourtant. Elle n'était pas des nôtres parce qu'elle n'était pas née. Ou bien déjà morte, avant d'avoir vécu.

Mais un jour, un jour comme dans un conte de fée, auquel elle ne croyait pas, son enfance ayant été peuplé de monstres et de fantômes plus que de princesses, elle nacquit.

La lumière du jour la première fois est douloureuse. Les sensations sont terrifiantes tant elles sont nombreuses et intenses, tant elles éveillent le corps dans son ensemble, dans ses profondeurs les plus impalpables. 

La plume laissa place au poids et à la consistance. 

Elle se mit à comprendre la mort et à vouloir l'éloigner le plus loin possible d'elle. Elle eut peur, très peur. 

C'est à ce moment là qu'on pensa à la folie et qu'on s'en inquiéta. 

Pourtant. Elle n'avait jamais été aussi vivante. 

Elle n'avait jamais été amoureuse. 

20 avril 2014

POST ÉRUPTION

Dans ma tête ce fut longtemps un magma de pensées désorganisées. Maintenant que l'éruption a eu lieu, je suis en mesure d'observer et de regarder d'un peu plus haut les dégâts causés par les cendres et les coulées de lave ardente. 

J'ai voulu jouer, et j'ai perdu. Les jeux proposés par la vie sont bien souvent dangereux. Je ne sais pas pourquoi certains prennent le risque de jouer ; mais ils le prennent. Peut être justement parce qu'ils sont en vie. La vie en elle même est un risque terrible. Qui doit valoir le coup quand on en a compris les règles ou appris à tricher. 

Les opportunités sont brèves et non reproductibles. 

J'ai été de celles qui prennent le risque. En l'occurence celui d'essayer de te rencontrer. 

Peut être désormais je pourrais dire que c'était une erreur. Peut être que je le regrette. 

Cette histoire fut brève et bien peu de chose en définitive. Je n'ai compris que plus tard le divertissement et l'excitation de l'interdit qu'elle représentait. Car tu n'as jamais aimé ce que j'étais mais seulement cette représentation. 

L'emprise que tu as eu sur moi était forte. Cette histoire m'a fait terriblement de mal. Et je ne puis dire si j'en souffre encore. J'y pense, ça c'est certain. Et quand j'y pense j'éprouve toute une panoplie d'émotions contradictoires et douloureuses. De la colère beaucoup, de l'amertume souvent, du dégout parfois, du mépris un peu, de la tristesse tout le temps Une profonde et béante tristesse. Je suis en réalité bien plus triste qu'en colère. 

On ne rentre pas dans le coeur des autres comme une tornade. On ne manipule pas les sentiments comme les touches d'un piano. Cette partition fut une cacophonie sans titre. J'ai toujours aimé les morceaux intenses et vibrants aux rythmes imposants mais derrière lesquels se cachent toujours une mélodie libératrice. Tout ce dont j'ai eu droit c'est un accordéon ivre.

Alors je suis en train de revoir ce que je pensais appeler amour. Assurément ce que j'ai vécu n'en était pas. Trop lourd et trop dévastateur pour être de l'amour. Je me suis bien trompée.

C'était une passion et, comme toutes les passions, c'était de l'égoïsme. Aucun de nous deux n'a vraiment aimé l'autre et chacun s'y voyait en miroir. Voilà ce qu'on a aimé. Se mirer, s'admirer. C'était donc une rencontre de deux narcissismes. 

Se faire rejeter de soi même est la pire des insultes. 

Je ne sais ce qu'il reste de nous deux ensemble. Le terme "nous" est d'ailleurs bien inadapté. Nous n'a jamais existé. Nous n'a même jamais été une ébauche. 

Qui es tu et que m'as tu voulu ? 

C'est dur de se rendre compte que ce qu'on a cru si fort n'était qu'une image de poussière. 

L'espoir est un chien et il pousse au précipice. 

Continuer m'apparaît empli de vanité. Au feu ma sensibilité, au feu mes états d'âme, au feu mon sentimentalisme de comptoir. 

Il n'empêche que j'ose croire que celui que je n'ai pas connu est un homme bien, plein de vie et de désirs qui ne demandent qu'à être accueillis et exprimés, plein d'humanité et de qualités à partager. 

Le metteur en scène de notre vie ce ne sont ni nos parents ni notre hiérarchie. C'est nous même. 

Je souhaite pouvoir ressentir de la tendresse, de la bienveillance et de l'amitié pour lui, cette part cachée de toi, car j'en ai à donner. J'aurais vraiment aimé pouvoir te rencontrer et que tu puisses en faire autant.

Au détour d'un chemin chaque rencontre est une surprise.

Je pardonne tout.

Bon reste de ta vie. Ce qui a eu lieu avant ce point final se termine avec lui.  

18 avril 2014

CHER PETIT ÊTRE

Cher petit être qui t'éveille à la vie, 

 

Le temps est venu, aujourd'hui que tu te développes de plus en plus dans la chaleur de mon triste corps, de coucher ces quelques mots sur papier. 

Je suis partie trop tôt, je le sais. Le désir de vivre, pourtant, ne manquait pas. 

Le paradoxe est inhérent à l'Homme.

La joie de te découvrir, puis de te sentir fut incomparablement une des plus douces, une des plus belles et une des plus inespérées. Partagée, elle aurait dû l'être. C'est la vie qui a voulu ça, faut il donc en vouloir à quelqu'un ? On ne fait hélas pas toujours ce que l'on veut mais seulement ce que l'on peut. 

Nous venons tous au monde naïfs, candides et innocents. Tout ça change très vite, ou nous tue. L'épreuve, à la vie à la mort. 

Le rivage devient océan sans que l'on s'en aperçoive vraiment. Un instant peut-on encore dire qu'on a pied, celui d'après on boit la tasse. Les vagues sont surprenantes et pas toujours inoffensives. Quand, par hasard - ou non - tu décides de te retourner, le bord est bien loin. 

Toute cette étendue d'eau fait parfois peur. D'autant que les fonds sont facilement troubles. En dessous c'est toute une autre vie - ou le prolongement de la tienne - qui grouille. Des poissons, des petits, des gros. Des requins, beaucoup. Tu essaies de ne pas bouger. Mais tu t'es blessé à maintes reprises depuis que tu as quitté le sable, et le sang les attire. Tôt ou tard il ne t'épargneront plus, tu le sais. 

Malgré tout, tant que tu peux nager tu nages encore. Un jour viendra une île, ton île. Un moment de répit, voire une tranche de vie. Je me souviens avoir entendu ma grand mère dire qu'il y en avait une pour chacun d'entre nous et qu'on saurait la reconnaître  parmi tant d'autres, comme une évidence. Je l'ai souvent senti toute proche, mais je n'ai jamais réussi à y fouler le sol de mes pieds abîmés.

Et un jour l'espoir vous quitte, comme un lâche.  

J'ai nagé longtemps, bien que pas assez, beaucoup le dirons. Bien assez pour moi pourtant. J'ai nagé, toujours avec ma peau de bébé. Une peau fragile, sensible, réactive et perméable, presque poreuse. Jettez une éponge dans un océan, elle s'imbibe puis finit par couler. 

Quand je t'ai senti pour la première fois j'ai cru halluciner mon île tant attendue. Un havre de paix, chaud et lumineux. 

Serais tu donc mon île ? Mais quelle place y prendrais-je ? Autant d'attente dans un petit être risque de l'écraser. Faire porter une charge aussi lourde sur de frêles épaules à peine bâties m'a semblé égoïste et irresponsable. Alors j'ai choisi une autre option, tout aussi égoïste et irresponsable mais peut être moins aliénante pour toi. 

Je ne le saurai jamais. 

J'ai osé croire que bien d'autres plus solides et confiants que moi te donneraient la main pour nager dans cet océan qu'on appelle la vie. 

Tu fus mon premier et mon dernier rayon de soleil. Je te souhaite de faire l'expérience de ce merveilleux spectacle de la nature, celui des levers et couchers de soleil sur la mer. 

Ce n'est pas de ta faute. 

Pardonne moi de t'avoir aimé si fort. 

11 avril 2014

NOUS

Qu'est ce que le "je" ? Qu'est ce que le "je" sinon un consentement de l'esprit qui se conforte dans l'idée de toute puissance qui le définit ? Qu'est ce que le "je" sinon un artifice monté de toute pièce par le sujet en question , dans lequel il croule sous le poids des masques, des costumes, des fils et des rideaux rouges suivis d'un bel "applause" ? Pantin si tu veux, victime si tu acceptes.

L'individualisme est il égoïsme ? Égoïsme est il individualisme ? Non, certes, ces 2 noms se distinguent mais l'un entraîne l'autre, inévitablement.

Le "moi", le "soi" et le "mien" sont tellement emplis de vanité. Comment peut on encore, après tant de "développement" (terme bien trop utilisé) se battre pour définir quel lopin de terre appartient à "moi" ? Qui es tu ?

Réponds à cette question, et si tu ne peux pas, chose normale et naturelle, apprends à dire "nous". Le monde ira bien mieux. Pas bien mais mieux, car "tu" l'as déjà bien détruit. Ressaisis toi pour que nous nous ressaisissons.  

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25 mars 2014

PSY&Co

Je suis folle docteur, je le jure. Et je lutte pour le rester. 

Les murs de la folie sont plus ouverts que ceux de la réalité. La créativité n'a pas de place dans la normalité. On y est tellement à l'étroit là bas, où ce qui ne se chiffre pas ne compte pas.

Mais combien je vis ? 

Mourir de sensibilité vaut mieux que survivre par convention. 

Hier encore la lumière de mes yeux émouvait ; aujourd'hui que je suis grande l'émerveillement vaut pour puéril et immature. 

J'écris de la poésie et on m'amène chez le psy. 

Je pleure de l'injuste équilibre du monde et on me voit illuminée. 

Je cherche les émotions et on veut me calmer. 

Je prône l'authenticité et on me dit de me protéger.

Aller en sens inverse et je suis contestataire. Pire, idéaliste, ou utopique. Blasphème de la pensée rationnelle.

Est-ce un crime de rêver ? Est-ce un crime d'aimer ?

Si j'endosse l'uniforme c'est une partie de moi qui meurt. Je ne veux pas renoncer. Au nom de quoi ? Au nom de qui ? De la loi ? Du cadre ? 

Quand le cadre est absurde et hors de l'humain, hors de la vie, oui je lutte. Je ne peux me résoudre à côter une rencontre à sa rentabilité.

On ne finit pas de s'appauvrir à comptabiliser.

Oui je suis folle.

Mais c'est oublier que ma folie est à hauteur du monde dans lequel je vis.   

 

21 mars 2014

LE MATIN DE TA VIE

Un jour comme ça, comme les autres tu décides de ne pas te lever, de rester dans ton lit, parce que dehors c'est moche, parce que dehors ça pue, parce que dehors ça hurle.

Et puis tu coupes ton téléphone, que plus personne ne te contacte, comme si tu n'existais plus. Qu'on t'oublie un peu, puisqu'on t'oublie beaucoup tous les jours.

Tu risques gros à ne pas te lever, à tout envoyer se faire foutre ; tu risques ta carrière, ta vie. Comme si vie et carrière c'était la même chose.

Ca ne jouera pas en ta faveur, tu te tires une balle dans le pied. Mais tous les jours à continuer comme ça c'est une balle dans la tête que tu te tires.

Tu suis un chemin tracé, tu vas où tout le monde, depuis aussi longtemps que tu t'en souviennes, te dit d'aller, parce que tu en as les compétences. Ce à quoi tu aspires le monde entier s'en fout. Alors tu grandis dans l'illusion d'un destin attribué de naissance , sans jamais, ou bien peu, le remettre en question. Si tu le faisais tu ferais beaucoup de mal à tes parents, ils ont mis tellement d'énergie à façonner ce que tu es aujourd'hui. Ce serait une trahison.

Tu n'as pas le droit de ne pas te lever ce matin, tu n'as pas le droit de rester inerte dans ton lit. Apparemment inerte. Et les petits enfants qui meurent de faim en Afrique tu y as pensé ? Ah ça pour te culpabiliser c'est facile. Tu n'as pas le droit de te lever, de ne pas aimer ce que tu fais, car tu as de la chance. Et après autant de temps tu ne peux pas abandonner. Tu as beau dire que tu n'abandonnes pas mais qu'au contraire tu veux enfin commencer à respirer, c'est du chinois. Tu as l'impression d'être un illuminé . Presque tu te ferais enfermé à l'asile. Pardon à l'EPSM, les asiles ça n'existe plus. La maltraitance institutionnelle c'est passé de mode, tu le sais bien.

C'est difficile LE CHOIX.

Quand, entre 2 voies qui diffèrent juste par leur direction, en emprunter une suffit à changer le cours entier de ta vie tu as froid dans le dos. Et comme tu as appris que faire demi-tour c'est mal, tu continues.

Bientôt tu n'auras plus le choix. Tu seras tellement avancé sur ce chemin que tu te mettras à compter. Là ça deviendra critique.

Ce n'est pas pour rien si ce matin, exactement celui là et pas celui d'hier, ni celui de demain, tu te retrouves dans l'incapacité de te lever. C'est que tu es arrivé exactement au point de ce chemin où un pas de plus te ferais basculer dans le non retour. Et ça te fait très peur. Très très peur.

C'est qu'il en faut du courage pour s'arrêter, regarder à 360° et CHOISIR. C'est du reste de TA vie qu'il s'agit. Alors ce matin, peut être, est un tremplin.

20 mars 2014

TANT QUE TU ES SUR LE FIL

Tu marches sur un fil mais tu ne tombes pas. Tu ne tombes pas parce que tu regardes en face. Jamais tu ne regardes en bas. Parce que si tu regardes en bas tu tombes. À coup sûr.

Alors tu continues à marcher sur le fil et surtout tu ne t'arrêtes pas, tu ne t'arrêtes jamais, parce que si tu t'arrêtes tu tombes. À coup sûr. 

Et le fil, le fil, si tu t'intéresses à lui tu te rends compte de sa finesse, de son extrême finesse même. Mais surtout il ne faut pas s'attarder sur l'extrême finesse du fil. Parce que sinon tu tombes. À coup sûr. 

Et si tu tombes ? Si tu tombes il se passe quoi au juste ? Tu tombes et tu ne remontes jamais ? Tu t'écroules, tu te fracasses la tête, tu écrases le monde du dessous ? 

Tu t'envoles peut être ? 

Ça fait peur ça. De tomber, de s'écrouler, de se fracasser, de s'écraser, d'écraser. Ça fait peur aussi de s'envoler si haut que tu ne pourrais plus revenir sur Terre. 

Mais tu étais déjà sur un fil, tu ne touchais déjà pas Terre. Entre marcher sur un fil, tomber et s'envoler qu'y a t-il de mieux ? Ou de pire ? 

Et puis les ailes sans le vent tu ne sais pas si ça fonctionne. Tu ne te sens peut être pas de les déployer. Les ailes ça marche sans vent. Les oiseaux ils y arrivent très bien. Les ailes ça dépend de soi, non ? Le vent, au contraire, peut les broyer, arrêter, freiner l'envol.

Surtout s'il tourne à la tempête. Pire, à l'ouragan, au cyclone, à la tornade.

Les ailes ce sont les tiennes. Mais c'est sûr que tu n'apprends pas comment elles marchent. Surtout, tu ne sais pas que tu en as dans le dos. Et dans la tête.

Et si tu le savais, peut être que tu serais paralysé.

Marcher sur un fil c'est toujours mieux. Marcher sur un fil c'est dangereux mais moins que s'envoler. Mais aussi plus que d'être au sol. Au sol, tu n'as plus rien à perdre. Tu ne descendras pas plus bas. Et tu ne t'envoleras pas, c'est la gravité qui veut ça.

Heureux peut être celui qui est au sol et ne peut plus rien.

L'ignorance protège. La résignation apaise.

Tant que tu es sur le fil, sur l'extrême finesse du fil, c'est à toi qu'il appartient de tomber ou de t'envoler. C'est à toi qu'il appartient de donner l'impulsion et la direction de ta vie.

Tant que tu es sur le fil, sur l'extrême finesse du fil, la voie des possibles t'est encore accessible. Et il t'appartient de la saisir.

Ou de continuer sur le fil.  

18 mars 2014

DÉPÊCHEZ VOUS

Juste une fois, une seule fois, une seule toute petite fois, asseyez vous. Asseyez vous juste un peu, sur une demie fesse ; détendez vous. Détendez vous juste un peu. Respirez et prenez le temps. Prenez le juste un peu. 

Levez la tête, libérez les oreilles et regardez. Regardez en face, à droite, à gauche. Regardez derrière. Puis regardez vous. Regardez vous juste un peu. 

Écoutez, sentez. Juste un peu. 

Alors peut être que vous serez choqués. 

De celui que vous aviez près de vous jusqu'à lors, de celui là même qui court, qui bouscule, qui rentre dans celui que vous aviez devant vous jusqu'à lors. 

De celle que vous croyiez aimer, celle là même qui ne vous entend pas. 

De ceux que vous aviez en face de vous jusqu'à lors, ceux là même dont vous ne pouvez dire la couleur des yeux. 

Du bruit assourdissant dans lequel vous étiez plongés jusqu'à lors. Du désordre et de l'impureté des rues que vous empruntiez tous les jours. 

Choqués à en devenir malades. Fous. 

Complètement et simplement fous. 

À tel point que pour survivre vous devez y retourner. Immédiatement. Immédiatement comme tout ce que vous avez toujours fait jusqu'à lors. 

Fermez les yeux. Fermez les vraiment. Baissez la tête et bouchez vous les oreilles. Retenez la respiration. Retenez là vraiment. Mettez vos muscles en tension, tout vos muscles, jusqu'aux plus profonds. Tendez les vraiment. 

Puis levez vous. Marchez, courez, puis foncez. Foncez vraiment. À toute allure, frénétiquement, sans s'arrêter. 

Puis oubliez cette expérience. Oubliez la vraiment. 

Et reprenez le quotidien. Faussement. 

14 mars 2014

LA MAÎTRE ET L'ÉLÈVE (OU L'ÉLÈVE ET LE MAÎTRE)

L'élève, revenant d'un long et pénible voyage initiatique, préparé par le maître dans le but d'explorer la vie, ses travers, ses difficultés et ses joies. Pour enfin entrer dans la contemplation. 

LE MAÎTRE : - Te voilà revenu Élève. Comment vas tu ? 

L'ÉLÈVE : - Bien ! Je suis heureux de vous retrouver. J'ai beaucoup appris, et mûri. 

LE MAÎTRE : - C'est une excellente chose. Quels sont maintenant tes projets ? 

L'ÉLÈVE - M'amuser. 

LE MAÎTRE : - ...

T'amuser ? Voilà donc un projet bien enfantin. Tu me disais pourtant avoir mûri ? Es tu sûr de saisir la siginification de ce mot ? 

L'ÉLÈVE : - Plus que jamais Maître. J'ai beaucoup appris et il est temps pour moi de désapprendre. 

L'existence de ceux que j'ai rencontré est bien trop sérieuse et bien trop grave pour qu'on appelle ça la vie. Toutes ces guerres, toutes ces rancoeurs, tout ce désespoir et cette tristesse. Ce n'est pas beau à voir. 

Et l'action ou la paralysie, guidée par la peur. 

J'ai appris, mais pas toujours compris. Qu'est ce qui pousse encore ceux là à continuer ainsi ? 

LE MAÎTRE : - La Foi.

L'ÉLÈVE : - La Foi ? La Foi en quoi, en qui, Maître ? En un Être suprême et transcendant, dont la bienveillance, l'altruisme, la générosité, la bonté, la tolérence, l'ouverture, l'indulgence permettraient un tel désarroi ? 

LE MAÎTRE : - Le Maître Absolu, le Divin nous met à l'épreuve du sacrifice et de l'abnégation chaque jour. 

L'ÉLÈVE : - Eh bien, nous n'en sommes pas plus heureux me semble t-il. 

Les seules sources d'illumination que j'ai croisé résident dans le sourire des enfants quand ils ne sont pas contaminé par l'angoisse de leurs parents, et la beauté de la Nature quand elle est encore pure.

LE MAÎTRE : - Tu juges.

L'ÉLÈVE - Je ne juges point Maître. Je vous fais part des constats de mon voyage. Et je vous remercie, très sincèrement. 

J'ai suffisamment discerné le sens de l'existence pour lui donner sa vitalité. Oui Maître, je veux m'amuser, ne jamais cesser de m'amuser. 

Et si je l'ai conclu de mon voyage, je ne serai certainement pas le seul à le faire. 

Si j'ai la Foi ce n'est qu'en l'optimisme et la légèreté de l'Être. La vie est belle là où je veux aller. Elle ne l'est pas là d'où je viens. 

Je ne vous remercierai jamais assez Maître. 

Et maintenant je vous remet mon uniforme, mes livres et mes clés. 

Faites en sorte d'apprendre aux suivants à vouloir désapprendre et s'amuser. Cela fera surement moins de mal aux personnes. 

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